Le Crapaud calamite

Le «Calamite», aussi appelé Crapaud des joncs, est un crapaud bien particulier, nocturne et discret. Pour celui qui sait le trouver, c’est un batracien qui se révèle subtilement coloré.

Il vit à notre porte et pourtant peu de gens le connaissent, ou, très souvent, le confondent avec son proche cousin le Crapaud commun.

On reconnaît le «Calamite» grâce à un examen minutieux de son corps, l’iris de l’œil est jaune vif ou plus ou moins verdâtre (orange chez le crapaud commun).

Il possède deux glandes courtes et ovales assez proéminentes derrière les yeux, les glandes parotoïdes. Leur aspect permet de différencier les trois crapauds vivant en Alsace, le Crapaud commun, le Crapaud calamite et le Crapaud vert (rare). Le mâle est plus petit que la femelle et présente des callosités noires sur le pouce des pattes antérieures.

Cette espèce, bien qu’assez rare, est présente sur le ban communal de Hoerdt. Lors de chaudes (et humides) nuits printanières, vous pouvez entendre son chant jusqu’au centre de notre village. En effet, des chœurs formés avec ses congénères font porter son chant à plus d’un kilomètre.

C’est en mai-juin que les mâles se rassemblent dans flaques et mares peu profondes, pour attirer les femelles avec leurs chants. Dès qu’une femelle se présente, les mâles se précipitent sur elle et tentent de l’enserrer avec leurs pattes avant autour de la taille : c’est l’amplexus axillaire.

La reproduction commence ainsi, dans l’eau. La femelle pond ses œufs et le mâle, fixé sur elle, les féconde avec son sperme. Les pontes sont des sortes de fins cordons gélatineux de 1 à 2 mètres reposant sur le fond à faible profondeur (<20 cm). De petits têtards sombres éclosent 5 à 8 jours plus tard. Les petits crapelets se dispersent dès qu’ils quittent l’eau, courant juin en général, et atteignent en quelques mois 10 fois leur taille de départ.

Le crapaud calamite peut vivre jusqu’à 7 ans pour le mâle, et 17 ans pour la femelle, la maturité sexuelle arrivant à l’âge de 3/4 ans.

On le trouve près des gravières, mares ou flaques peu ou pas végétalisées, à la tombée de la nuit (avec une température de plus de 12° et de la pluie). Vous serez surpris du nombre de grenouilles, tritons ou autres crapauds qui s’activent à deux pas de chez vous.

Notre crapaud n’aime pas les plantes aquatiques, il préfère les pièces d’eau dénudées avec des cailloux ou du sable. C’est une espèce de milieux pionniers.

L’assèchement des zones humides à peu à peu fait chuter ses populations. Originaire des milieux formés par le Rhin sauvage au XVIIIe siècle, bancs de graviers et décaissements de sable, mares et flaques du fleuve, il a su s’adapter à des milieux artificiels, carrières, sablières ou gravières.

Pour le protéger, il est important de respecter les mares ou simples grosses flaques et de ne pas y déposer de remblais. On peut également créer une mare, un trou d’eau avec peu de plantes sur un petit bout de terrain, notre crapaud et d’autres espèces de batraciens sauront trouver ce nouveau milieu (voir page « Créer une mare naturelle »).

Si vous voulez en savoir plus sur ce charmant batraciens, vous pouvez contacter l’association d’étude et de protection des amphibiens et reptiles d’Alsace, BUFO.

Pour plus de renseignements vous pouvez contacter le

BUFO, Association pour l’Etude et la Protection des Amphibiens et Reptiles d’Alsace

8, rue Adèle Ritton – 67000 STRASBOURG Tél : 03 88 22 11 76