Le Courlis cendré

Le Courlis cendré est un oiseau échassier de la famille des Limicoles.

En France, vous pouvez rencontrer deux espèces de Courlis, le Courlis cendré et le Courlis corlieu. En Alsace, on ne trouve plus que le Courlis cendré, appelé en allemand « Brachvogel ». Son cousin plus maritime n’est quant à lui que rarement de passage.

L’oiseau est assez grand, environ 50 à 60 cm de haut, dont 9 à 15 cm rien que pour le bec qui est long est recourbé vers le bas.

C’est d’ailleurs son principal signe distinctif. Son plumage est gris brunâtre uniforme, mais de près on s’aperçoit qu’il est finement tacheté de noir sur tout le corps. Son cou est long et fin. On peut différencier le mâle de la femelle Courlis grâce à la longueur de leur bec. En effet, celui de la femelle est légèrement plus grand. En vol, un long croupion blanc partant de la base de la queue jusqu’à la moitié du dos est bien visible. Son long bec lui sert à sonder la terre humide et trouver ainsi sa principale nourriture, des invertébrés (lombrics, larves) et quelques petits mollusques.

Le Courlis est un oiseau migrateur. Sous nos latitudes, il passe la belle saison, de début avril à fin juin, pour se reproduire puis repart immédiatement vers nos côtes occidentales et pousse ensuite jusqu’en Afrique du Nord, au bord de la Méditerranée ou en Asie.

Dès qu’il est de retour en Alsace, début mars, on entend son chant caractéristique au-dessus des prairies; un sifflement sonore, montant, un peu mélancolique. Les plus âgés d’entre vous connaissent bien ce chant qui annonçait le début du printemps.

Après de brèves parades du couple fidèle, la femelle Courlis commence à pondre au sol , 4 œufs parfaitement symétriques au milieu des primevères en fleurs à la mi-avril. 25 à 30 jours plus tard (à la mi-mai), les bébés Courlis éclosent (l’éclosion est pénible et peut durer 2 jours). Sitôt secs, les jeunes oiseaux quittent le nid. Début juin, la femelle abandonne la nichée, et c’est le mâle qui achève seul l’éducation des petits. Fin juin les jeunes sont enfin volants et totalement indépendants.

Cette espèce, symbole des rieds alsaciens, est pourtant menacée et ses effectifs sont en diminution lente mais continue depuis les années soixante. La mécanisation et la modernisation de l’agriculture en sont les principales raisons. En effet, l’avancement de la date de fauche, de plus en plus précoce (début mai) est devenu incompatible avec le calendrier de reproduction de l’espèce. De plus, les surfaces en herbes ce sont considérablement réduites au profit de labours et de la monoculture du maïs.

A Hoerdt , dans les quelques prairies qui subsistent au nord et à l’est de la commune, vers Weyersheim, il restait au début des années 90, 4 à 5 couples, aujourd’hui il ne reste au maximum que 2 couples (qui ne produisent presque plus des jeunes). La diminution des surfaces de prairies et les dérangements (chiens non tenus en laisse, motos en hors-piste ou 4X4), font systématiquement échouer les tentatives de nidifications.

Des Mesures Agri-Environnementales (MAE) ont été signées par quelques agriculteurs volontaires dans le secteur depuis 1999.