La Grenouille rousse

Début mars, aux premiers redoux nocturnes, un batracien assez commun dans nos régions se réveille dans son gîte hivernal : c’est la Grenouille rousse (Rana temporaria).

Cette grenouille de taille moyenne (6 à 10 cm à l’âge adulte) au teintes généralement brunes, est masquée de noir. A la différence de sa cousine la Grenouille agile, la grenouille rousse possède un museau arrondi caractéristique. Derrière ses yeux, on remarque également une forme circulaire au moins aussi grande que l’œil, c’est son tympan (oreille).

Son milieu de prédilection est terrestre et forestier, mais chaque année, au début du printemps, elle effectue une courte migration vers ses lieux de reproduction aquatiques.

Ces endroits sont des mares permanentes ou temporaires placées en forêt ou sur une prairie près d’une lisière de bois.

Depuis quelques temps, on peut voir au bord de certaines routes forestières des panneaux « Attention, migration de batraciens », cette signalisation nous indique la mise en place d’un dispositif de protection des batraciens (filets empêchant le passage des grenouilles). En effet, ces derniers permettent d’éviter le massacre printanier de milliers de grenouilles se rendant sur leur lieu de naissance.

Pendant l’accouplement, dans l’eau, les mâles s’accrochent fermement sur le dos des femelles (plus grosses). La femelle va ensuite pondre quelques centaines d’œufs que le mâle va immédiatement féconder en y déposant sa semence.

Ses œufs sont alors abandonnés par paquets gélatineux soit au fond ou flottant, quelques fois accrochés dans la végétation aquatique.

Quelques semaines après de centaines, voir des milliers de petits têtards noirs vont sortir de cette gangue nourricière et se nourrir de particules végétales. En grossissant, ils deviennent brunâtres et atteignent facilement 4 cm (pendant cette période les têtards deviennent carnivores). Après quelques transformations, l’apparition de pattes arrière, au mois juin, de minuscules grenouilles vont alors quitter l’eau pour commencer leur vie terrestre et forestière.

La grenouille rousse est un auxiliaire utile à l’homme puisqu’elle se nourrit de petites limaces, d’insectes rampants ou volants. Mais c’est pourtant une espèce en diminution qui est très sensible à la dégradation, voir la disparition de ses milieux de reproduction (zones humides). La fragmentation de son milieu par la création de routes ou d’autoroutes contribue aussi à la régression (ou au cloisonnement génétique) de ses populations.

 

Si l’ont veut œuvrer pour elle il suffit de lui créer une mare dans un coin du jardin, à condition qu’un petit bois ou une forêt soit à proximité pour sa subsistance terrestre.

Pour plus de renseignements vous pouvez contacter le

BUFO, Association pour l’Etude et la Protection des Amphibiens et Reptiles d’Alsace

8, rue Adèle Ritton – 67000 STRASBOURG Tél : 03 88 22 11 76